Aime : Akira aime... ce qu'il n'a jamais eu dans son enfance. Il aime les jeux vidéos, la musique, il adore lire et, évidemment, il aime manger de la bonne nourriture! (La cuisine de sa mère était horrible). Aussi, il apprécie regarder les jolis paysages plantureux et luxuriants, il adore les sorties bien qu'il ne puisse pas se permettre d'en faire souvent par manque d'argent et les autres choses sont à découvrir...
Déteste : Akira déteste l'infidélité. Il en a horreur. Il n'aime pas non plus qu'une personne ne présente pas d'excuse quand elle a fait une bêtise et sait qu'elle est en tort. Il abhorre les mensonges, les coups bas et les mauvaises surprises. Pourtant, il n'a pas eu un passé glorieux mais il sait parfois à quoi il faut accorder de l'importance et donner de la valeur. Il n'a pas non plus été toujours mauvais garçon et mauvais langue.
Style vestimentaire : Akira n'aime pas faire... dans le simple. C'est pourquoi, à défaut de ne pas avoir assez d'argent pour se payer des vêtements originaux, il les personnalise à sa manière, en dessinant dessus, déchirant, découpant... jusqu'à ce que le style lui plaise. Il aime surtout le jean, le coton et le cuir. Il aime aussi ajouter des effet personnels et porte souvent des gantes, des bracelets, des bagues... Il se vernit aussi les ongles et se maquille parfois, sans compter la couleur de ses cheveux qu'il change au gré de ses envies. Il a mis de l'argent de côté pour se payer tous ces bijoux sinon, il n'en porterait aucun! En une seule phrase: le style vestimentaire de Akira est, d'après ses propres mots, personnel.

La naissance de Akira ne fut pas une naissance des plus joyeuses, bien au contraire. Sa mère vivait, à ce temps, au cœur de cette belle ville si... « chaleureuse » qu'est Vermouth. Elle travaillait dans un bar mal fréquenté et avait à peine assez d'argent pour subvenir à ses propres besoins alors avoir un enfant n'était certainement pas dans ses projets, seulement... les choses se passèrent d'une toute autre manière. Ce fut un soir que tout arriva. La jeune femme, qui se nommait Aiko, venait de quitter son travail et marchait d'un pas lent en direction de son studio. Il était vingt-deux heures du soir et une brise légère se levait. Les talons de la jeune femme claquaient durement contre le sol alors qu'elle jetait sans cesse quelques regards autour d'elle. Le quartier n'était jamais très sûr et c'était bien cela qui l'inquiétait. Elle ne l'avait pas vu. Elle ne l'avait pas non plus entendu. Ce fut quand elle pénétra dans une ruelle sombre et étroite qu'il la prit par surprise. Elle tenta bien de se débattre et crier mais il était plus fort qu'elle et ce qui devait arriver arriva. Ce fut trois mois plus tard que Aiko découvrit qu'elle portait en elle l'enfant de son violeur. Il était trop tard pour avorter. Elle ne pouvait plus rien y faire mis à part le laisser grandir et naître. Le tuer ne lui apporterait que des ennuis, plus que si elle laissait la nature accomplir son travail. Cependant, cela ne l'empêcha pas de haïr et maudire cet enfant qu'elle ne considérait pas comme le sien. A ses yeux, il n'était qu'un monstre, une chose abjecte de la nature et qui ne méritait pas de vivre. Elle avait nourri une haine innommable envers cet enfant, jusqu'au jour de l'accouchement... qui se déroula plutôt mal. La douleur était insupportable et les cris de la jeune mère déchirait l'atmosphère. Elle avait cru que sa dernière heure était arrivée. Elle voulait mourir, être enfin libre. Elle ne voulait plus continuer à lutter, devoir se battre encore pour vivre et à présent, il lui faudrait élever cette chose exécrable? Non, hors de question. Mais à nouveau, le Destin semblait avoir d'autres projets pour elle et elle survécut à l'accouchement.

Malgré la répugnance qu'elle avait envers ce petit être qui hurlait et criait à lui en déchirer les tympans, Akira le garda près d'elle, simplement car elle craignait que personne ne s'occupât de lui si elle décidait de l'abandonner dans un endroit ou un autre. Elle n'était pas une meurtrière, en aucun cas. En revanche, elle ne ferait rien pour éprouver un tant soit peu d'amour pour cet enfant. Elle ne l'avait pas désiré, jamais. Évidemment, petit, Akira réclamait sans cesse l'attention de sa mère mais il n'en eut jamais. Même quand il se blessait elle ne s'occupait pas de lui, il devait se débrouiller seul. L'impression de ne pas être aimé, de ne pas satisfaire sa mère, lui pesait sur les épaules un peu plus chaque jour. Bien sûr, comme chaque enfant de son âge, il considérait sa mère comme une déesse, il était fascinait par elle, par le moindre de ses gestes et buvait littéralement ses paroles. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas de père et quand il osait poser la question, la seule réponse qu'il obtenait était une gifle. Vivre en de telles conditions n'était pas facile et Akira prenait peu à peu conscience que sa mère le haïssait. Ça lui faisait mal. Ça le blessait. Il avait pourtant cru valoir quelque chose à ses yeux même si elle ne le lui montrait pas, par simple pudeur, mais il s'était trompé. Il devenait de plus en plus distant avec elle, ne parlait presque plus, se renfermait sur lui-même. Il aurait voulu que les choses se passent autrement mais... il fallait bien qu'il fasse avec, n'est-ce pas? Akira fréquentait quelques autres garçons de son âge, des garçons qui s'amusaient à racketter les plus faibles, à les humilier publiquement. Il appréciait leur compagnie, elle était plus agréable que celle de sa mère froide et trop sévère. Pour lui, il valait mieux être mal accompagné que pas accompagné. Au début, il avait été contre ces agressions et défendait les victimes quitte à devoir subir lui-même les coups puis... il avait commencé à éprouver comme un certain plaisir à voir la peur se peindre sur ces visages si innocents, alors il suivait la voie de ceux qu'il considérait désormais comme ses amis.

Puis un jour... sa vie prit un nouveau tournant. L'un de ses amis l'invita chez lui, simplement pour passer le temps, s'amuser et discuter. La mère de ce dernier leur avait alors apporté un goûter tandis qu'ils se battaient furieusement pour gagner une course de voitures. Akira n'avait pas de console chez lui. Aucun jeu, pour être plus précis, alors ses amis l'invitaient souvent chez eux pour qu'il puisse en profiter, ça lui faisait plaisir. En même temps qu'elle déposait le plateau sur le bord du lit, la mère de Sei se tourna vers les deux jeunes hommes.

- Sei, le groupe viendra ce soir.

Et sur ces paroles mystérieuses, elle s'était alors éloignée. Akira, ne comprenant pas le sens de ces étranges paroles, se tourna vers son ami, les sourcils froncés.

- Groupe?
- Ouais, j'tente de former un groupe de musique...
- Ah bon?
- J'ai une superbe guitare dans mon garage, tu veux voir?
- Bien sûr!

Sei l'avait alors conduit dans son garage pour lui montrer sa si précieuse guitare qu'il chouchoutait plus que sa propre sœur. Akira l'étudiait avec une attention toute particulière, fasciné, et demanda à son ami de lui jouer un morceau. Le son qui s'échappait de l'instrument de musique l'émerveillait, lui arrachait des frissons. Il n'avait d'yeux que pour cette guitare, ces cordes qui vibraient... et lui aussi, à présent, voulait jouer d'un instrument de musique. Ils passèrent le reste de l'après-midi dans le garage et Sei lui apprit à jouer quelques morceaux simples, afin que Akira puisse s'habituer à la guitare. Quand ce dernier rentra chez lui, il annonça clairement qu'il comptait bien monter un groupe de musique mais le refus de sa mère était strict et ferme. Elle ne voulait pas voir le moindre instrument de musique dans son appartement. Jamais. Et Akira n'avait pas les moyens pour s'en payer un, il devait faire sans. Évidemment, Akira était complètement dépité et sa colère à l'égard de sa mère ne faisait que grandir un peu plus chaque jour. Lui aussi la détestait et la haïssait! Elle le privait de tout, de tous les plaisirs! Il avait l'impression d'être prisonnier, de ne pouvoir rien faire et il n'avait pas les moyens de s'élever contre elle. Constatant que les sons de la guitare lui manquaient, Sei l'invitait de plus en plus souvent chez lui mais cela ne les empêchait pas de faire quelques bêtises quand ils étaient avec leurs autres amis.

Le temps passait. S'écoulait lentement. Les questions, dans la tête de Akira, se bousculaient. Elles hantaient ses nuits. Elles ne le quittaient pas une seconde. Il voulait comprendre, comprendre d'où venait cette haine que sa mère nourrissait pour lui. Il voulait savoir où était son père, s'il les avait abandonnés et pourquoi. Alors, un jour, il fit face à sa mère et lui posa ces questions qui lui rongeaient l'âme et lui brûlaient les lèvres. Comme à chaque fois qu'une chose ne lui plaisait pas, elle le regarda froidement mais, à la plus grande surprise de Akira, elle répondit aux questions.

- Ton père est une pourriture d'ivrogne. Ce salaud m'a violée! Tu es son enfant, pas le mien! C'est lui qui devrait t'élever, pas moi! A cause de cette ordure, je suis obligée de vendre mon corps pour gagner plus d'argent et te nourrir. Tu voulais savoir? Alors tu sais! Oui, je te déteste! Tu pourris ma vie, tu la détruis! Tu n'es qu'un monstre que je n'ai jamais, au grand jamais désiré!

Ces paroles l'avaient choqué. Il n'avait pas su quoi répondre en retour. Il se sentait à la fois coupable et triste. Coupable de forcer sa mère à se vendre pour lui mais triste de savoir qu'elle n'avait aucun amour pour lui et sa haine continuait de grandir malgré tout. Pendant de longs jours, il resta enfermé dans sa chambre, à écouter le silence. Il ne parla pas. Il ne sortit pas. Il n'écouta pas non plus de musique, mangea à peine, dormit très peu... Il était devenu comme un zombi et se demandait quel était le meilleur choix à faire: s'en aller pour laisser sa mère vivre tranquillement sa vie ou rester et continuer de subir sa colère? La pression devenait plus grande chaque jour et il la supportait de moins en moins, il s'épuisait.

Et puis...

- Toc toc toc?

Akira releva légèrement la tête pour observer Sei. Ce dernier refermait déjà la porte derrière lui pour s'approcher de Akira. Il lui sourit légèrement et s'installa au bord du lit.

- Hé mec, je sais que c'est pas facile pour toi, la vie... Enfin, j'veux dire... Ta mère elle craint sérieux...

Inutile de lui dire cela, il le savait déjà. Akira ne fit que soupirer, avant de poser son menton sur ses bras croisés au-dessus de ses genoux, alors qu'il avait replié ses jambes contre son torse. Oui, la vie n'était pas facile mais, d'un autre côté, il aurait dû s'y attendre, n'est-ce pas? Sei regardait autour de lui, comme s'il craignait que leur conversation ne soit surprise mais il n'y avait aucun risque, d'autant plus que Aiko n'avait jamais mis un pied dans cette chambre.

- J'ai peut-être quelque chose qui pourrait te rendre plus heureux...

Quelque chose? Méfiant, Akira avait froncé les sourcils avant de voir le petit sachet de poudre blanche que son ami sortit de sa poche. De la drogue. Une dispute s'ensuivit, comme Akira refusait d'en prendre et était plus ou moins choqué que son ami lui en offre, en transporte avec lui. Sei lui laissa la poudre en s'en alla. Quatre jours s'écoulèrent pendant lesquels Akira ne cessait de fixer le petit sachet puis, finalement, il en prit. Il n'avait plus rien à perdre, c'était à peine s'il supportait sa propre existence après les révélations de sa mère alors, autant profiter d'un instant de bonheur, n'est-ce pas? Et effectivement, la drogue lui fit le plus grand bien. Le lendemain, il se surprenait à en réclamer à Sei mais pour cela, il fallait payer. Lui n'avait rien. Il fut capable de patienter un mois... avant d'en venir aux poings, voler un sachet et se droguer. Ses « amis » l'avaient rapidement retrouvé pour lui faire regretter ses actes mais Akira éprouvait malgré tout une certaine satisfaction et se sentait plus léger. Il adorait le goût de l'interdit, ça lui permettait de se sentir tellement plus libre. Cependant, il ne voulait plus être en froid avec ses amis, alors il leur promit de payer la prochaine fois. Puisque sa mère ne lui donnait pas d'argent... le mieux était d'en « trouver ».

Il braqua un tabac. Vol à main « armée ». En vérité, il ne s'agissait que d'un simple pistolet en plastique mais les vendeuses étaient sous le choc et tellement effrayées qu'elles croyaient qu'il s'agissait d'un vrai. A présent, il cachait dans sa chambre 336 360 yens (soit trois mille euros). Un sachet de poudre coûtant 5606 yens (soit cinquante euros) il constatait avec dépit qu'il lui faudrait braquer d'autres tabac s'il achetait trop souvent des sachets de poudre, surtout qu'il commençait tout doucement à devenir dépendant. Seulement... la police vint le retrouver. Ils l'avaient aperçu sur une cassette de vidéo surveillance. Il eut droit à cinq ans de prison ferme. Une fois qu'il fut libéré, Akira n'avait plus vraiment d'autre choix que de travailler mais, seul problème... il n'avait aucune expérience professionnelle. Sei accepta de l'héberger quelques temps puisque sa mère n'acceptait plus de le revoir. Dans un premier temps, Akira suivit la même voie que sa mère et vendit son corps pour gagner de l'argent, jusqu'à ce qu'il trouve un travail à Kro. Simple serveur, il ne gagnait malheureusement pas beaucoup d'argent mais avait au moins les moyens de louer un studio, ce qui... en soit, n'était déjà pas mal. Il avait quitté sa ville natale en espérant pouvoir recommencer une nouvelle vie, bien plus glorieuse que l'ancienne mais... rien n'était jamais moins sûr, encore moins pour une personne comme lui.